Michel Voiturier

Michel Voiturier

Né quelques semaines avant la seconde guerre mondiale, Michel Voiturier s’est orienté tôt vers la culture, ce qui a nourri la majeure partie de son existence à travers des cours, des ateliers d’écriture, des stages, des conférences, des récitals, des mises en scène, des publications dont plusieurs milliers d’articles. Membre de l’Association internationale de la Critique littéraire, du Syndicat professionnel de la Critique Théâtre Musique Danse, de l’Association internationale des Critiques d’Art.

Professeur : transmettre son amour de la langue et la littérature. Écrivain : poésie, nouvelle, essai, théâtre.
Chroniqueur culturel au quotidien « Le Courrier de l’Escaut » (1964-2011).
Critique théâtrale : sur www.ruedutheatre.eu (-2021) ; sur www.webtheatre.fr (2006-2021). Critique littéraire : sur www.areaw.be et différents supports Francophonie vivante – Le Non-Dit – La Revue générale (2005-2014)… Critique d’art : Flux News et www.fluxnews.be (depuis 2006).
Animateur, formateur : expression orale, expression corporelle, art dramatique et impro, écriture.
Metteur en scène : spectacles des Animateurs Comédiens de la Maison de la Culture de Tournai (1970-1992) ; Centre dramatique du Hainaut occidental (2012-2018).

M O N D A N I S A T I O N

derrière la haie là juste où le magnolia aurait pu fleurir
le trou et les corps entassés
ceux du dernier tremblement
ceux du précédent génocide
avec les écrasés des vitesses déboussolées
ceux des manifestants fauchés en pleine crise des autorités
ceux dont on a recouvert à la hâte le sida
et tous ceux à venir des points stratégiques de l’horizon
 
 
devant c’est l’enclos
le territoire qu’irriguent les larmes
leur concert orchestré  grâce aux images satellite
tandis que fument les barbecues
humés des invités d’une mercantile polynationale
 
 
la musique émoustille les pas des danseurs
violons castrés de tout grincement
pianos aux touches toutes blanches
cymbales en habit de sourdine
les potins murmurent feutrés entre les bouchées à la truffe
puisque le petit temple au centre du jardin
se soutient sous des cariatides en polyester
 
 
la rumeur ne passe pas la frontière des robes haute couture
 
ni les cris de la jambe qu’ampute la mine
ni les hurles que torture génère
pas plus que le silence du regard de l’enfant sans chair
l’abcès  la façade en lézarde   la brûlure au napalm
le gel sur les pieds en-dessous des ponts
le sexe déchiré de la gamine  pas même pubère
 
 
 
l’herbe aura souffert de la valse
les estomacs d’un soupçon de saturation
l’important n’est-ce pas réside à l’ambassade et dans les transactions
car l’argent dépensé
est uniquement virtuel